Mardi 12 avril 2022

12/04/2022 21:28 par pourtoipapa

Bonjour Papa.
 
Le temps est bien passé depuis le 29 septembre 2016, dernière fois que j'ai pris le temps de venir écrire sur cette plateforme. Non pas que j'ai cessé de penser à toi, car en vérité, ça n'a absolument jamais été le cas, il ne se passe pas même une seule journée sans que j'aie une pensée pour toi. D'autant plus qu'il s'en est passé, des choses, depuis cette date !
 
Pour faire court, j'ai cessé mon métier d'assistante maternelle. En arrivant à Limoges en mai 2013, j'ai bien passé la seconde partie de la formation, comme c'était prévu. Et j'avais même trouvé une petite à accueillir en septembre ! Elle s'appelait Sophia. Malheureusement, sa maman (qui était célibataire) me prenait ppour son bouche-trou, me prévenait souvent la veille pour le lendemain de mes horaires de travail, et me payait même au lance-pierre. Au point que j'ai dû lui envoyer un recommandé pour la sommer de me payer en temps et en heure, sans quoi je passerais aux Prud'hommes pour lui faire payer les agios que ses retards de salaire me faisaient subir par ma banque. Ce courrier est resté lettre morte, elle n'est jamais allée le récupérer, et aujourd'hui encore il dort dans mes papiers, non ouvert. Je ne sais même pas pourquoi je ne l'ai pas rouvert, depuis le temps il n'a plus aucune valeur, le contrat s'est achevé quelques mois plus tard. J'en étais arrivée à me retrouver sous traitement, j'en avais perdu le sommeil, mon état devenait affolant, il était temps que ça se termine. Mais si la maman de Sophia n'avait pas mis fin à ce contrat, j'aurais démissionné, quitte à perdre mes droits au chômage. J'avais dans l'idée de commencer une reconversion en octobre 2014, en maintenance informatique, l'autre domaine qui m'a toujours plu avec la littérature. Je me suis donc inscrite auprès du CNAM, pour passer ce diplôme à distance, ne me sentant pas de retourner dans une salle de classe à presque 30 ans.
 
J'ai terminé cette formation avec succès en juin 2015, j'ai en effet obtenu avec fierté la moyenne à chacune des unités d'enseignements malgré la difficulté (nous étions une vingtaine au départ, nous n'avons été que trois à y parvenir). Mais le marché de l'emploi étant ce qu'il est, je n'ai jamais pu faire le stage que l'on nous demandait pour finaliser le passage du diplôme. J'ai donc officiellement un niveau BTS, soit bac+2, mais sans avoir le papier qui le dit, seules mes notes le prouvent. Vers septembre-octobre 2016, come ma recherche de stage retait toujours infructueuse malgré une année complète de recherche, ma conseillère à Pôle Emploi a voulu me positionner sur une formation auprès de l'AFPA. Je n'ai pas tellement compris ce qu'elle voulait me faire faire, car cette formation était censée m'aider à choisir ma voie, or je savais déjà pertinnemment ce que je voulais faire : écrire et bosser en maintenance informatique. Je devais rentrer dans cette étrange formation en décembre 2016. J'ai dû demander un report car les dates ne correspondaient pas avec les billets de train que les parents de Manu nous avaient prévu pour les vacances de Noël. Je suis donc rentrée à l'AFPA en janvier 2017.
 
J'y ai rencontré un groupe de personnes avec qui je me suis plutôt bien entendue. Ces gens étaient les premiers avec qui je suis parvenue à créer des liens depuis mon arrivée sur Limoges, ce qui m'a fait un bien fou. Parmi ces gens, deux en particulier. Une jeune femme de 18 ans alors, Tatiana, avec qui le feeling est passé tout de suite. Et un homme dont j'ai été la seule à deviner l'âge exact quand il a mis tout le groupe au défi de le deviner lors d'une pause, soit 42 ans. Philippe de son prénom. Je mentirais si je disais que dès qu'il s'est présenté devant le groupe le premier jour, il n'a pas attiré mon attention. Je l'ai de suite trouvé différent des autres, mais sans pouvoir expliquer pourquoi. Au détour d'une discussion avec lui, nous nous sommes découvert un drôle de hasard : lui aussi aurait dû faire partie de la formation de décembre 2016, il avait dû refuser car sa mère s'était faite hospitaliser et qu'il ne pouvait être sur Limoges (elle vivait alors à Bordeaux). C'était cocasse et inattendu. Mais ce début d'amitié entre collègues ne s'est finalement pas arrêté là.
 
Je ne vis plus avec le père de ma fille depuis avril 2017. J'ai finalement pris la décision de partir, après 12 années de vie commune. C'était devenu trop, je n'en pouvais plus d'être à la fois sa compagne, sa mère et son infirmière. J'étais usée, véritablement, de toutes ses crises, de cette bipolarité qui lui a été diagnostiquée à peine arrivé à Limoges alors qu'aucun professionnel de santé, que ce soit médecin, psychologue ou alcoologue n'avait su le dire sur Paris où nous vivions jusqu'en mars 2013. Je passerai sur les détails de tout ce qu'il m'a fait endurer, ce serait beaucoup trop long à raconter et cela n'aurait pas grand intérêt finalement, puisque seul le réultat compte. Le seul évènement dont je parlerai ici sera la veille de la rentrée de septembre 2013. C'est ce soir-là que j'ai commencé à comprendre que rien ne changerait jamais. Il avait été diagnostiqué bipolaire quelques mois plus tôt et était sous traitement depuis peu pour ça. Traitement qu'il mélangeait avec ce foutu alcool contre lequel je me battais à sa place depuis que je l'ai connu en 2005, et qui avait été la cause de notre séparation en 2008. J'étais revenue en 2009 avec l'espoir que les choses changent, ses promesses m'avaient fait espérer. J'ai encore plus espéré lorsqu'il a fait sa rupture conventionnelle de CDI pour partir de la région parisienne qu'il disait être trop toxique pour lui. Mais j'ai finalement compris ce soir de la veille de la rentrée scolaire de septembre 2013, soit même pas 6 mois après notre emménagement, que rien ne pourrait changer.
 
Ce soir-là, j'ai tellement tenu à l'empêcher de prendre une fois de plus sa carte bleue pour faire le con qu'il s'en est pris à moi. Ce n'était pas la première fois, il l'avait déjà fait, jusqu'à me mettre à la porte une nuit, alors que nous étions encore à St-Germain-en-Laye, quelque part en 2007. Et ce soir de septembre 2013, non seulement j'ai mangé le bord de la table de la cuisine dans le dos, mais en plus nos hurlements ont alerté tos les voisins de la résidence. La petite table carrée de notre balcon est passée par-dessus, ma chaise avec, et alors que je me suis retrouvée en bas, sur le parking, avec Silhana dans les bras, menacé par les voisins il a finalement pris la voiture et il est parti. Je n'ai eu de ses nouvelles qu'à 6 heures du matin. Un coup de fil de sa part. Il avait retrouvé ses esprits mais avait oublié tout ce qui était arrivé quelques heures plus tôt. Et il ne comprenait pas ce qu'il faisait là, mais il était à Caen, à quelques kilomètres à peine de chez ses parents. C'est son père qui me l'a ramené le lendemain. Cette soirée et cette nuit ont été effroyables, et c'est là que j'ai réalisé qu'un jour je finirais par partir. La découverte de sa bipolarité m'avait donné un espoir de stabilisation par le traitement, mais rien j'a fonctionné, ni ça, ni l'Esperal, ce médicament qui devait l'empêcher de consommer de l'alcool mais qu'il ne prenait pratiquement jamais (en me faisant croire le contraire, bien entendu, puisqu'un bipolaire est un gros menteur et un manipulateur par définition).
 
Quand j'ai commencé la formation à l'AFPA en janvier 2016, mon couple avec lui était au bord de la rupture. Le fameux Philippe dont je parlais plus haut l'avait bien compris, pour autant il est resté très respectueux tout au long de ladite formation, n'a rien tenté du tout, mais m'a fait comprendre que pour mon bien et celui de ma fille, il valait mieux que je le quitte. Je ne lui avais pas tout raconté de ce que je vivais, j'étais même plutôt discrète à ce sujet-là, mais Philippe est quelqu'un qui devine beaucoup de choses, et il faut croire que mes problèmes personnels devaient beaucoup se voir. Quand le dernier jour à l'AFPA s'est présenté, j'étais d'une tristesse pratiquement inconsolable. Triste parce que j'avais enfin une véritable raison de me lever le matin, je voyais des gens dans la journée, je sortais de chez moi et pendant quelques heures, je ne pensais plus à ce que Manu pourrait faire comme conneries. Ca, jusqu'à ce que je prenne le bus le soir, où ma peur de savoir quoi retrouver à la maison me tordait les boyaux. Mais au moins, la journée, je respirais pratiquement en paix. Le dernier jour à l'AFPA, j'ai réalisé que mon quotidien d'inquiétude allait reprendre, que je n'avais aucune solution pour y mettre fin.
 
Peu de temps après la fin de cette formation, c'était les vacances de Pâques 2017. Je les ai passées avec SIlhana, chez ma mère. Je t'écrivais en 2014 qu'elle voulait se rapprocher de nous, se rapprocher de moi surtout. Et c'est ce qu'il s'est passé, elle a emménagé à une quarantaine de kilomètres de là où nous nous sommes installés avec Manu et Silhana. Comme tu le sais très bien, mes rapports avec ma mère n'ont jamais été bien bons. Eh bien ils ne se sont bien entendu pas améliorés. Malgré tout, je savais qu'elle était ma seule solution pour me sortir de l'enfer qu'était ma vie avec Manu. Cette vie ne pouvait pas continuer, j'étais donc désormais résolue à ne revenir à Limoges, à la fin de ces vacances, que pour récupérer le minimum vital d'affaires et retourner chez elle directement. Et c'est ce qui s'est passé. J'avais mis Manu au courant que je le quittais, alors qu'une fois de plus il m'appelait au téléphone en étant dans un état second. En parallèle, j'avais gardé contact avec Philippe, et je l'avais tenu au courant de ce que je traversais, parce qu'il fallait que j'en parle à quelqu'un, et il avait fini par me demander ce que j'allais faire pour ma fille. En effet, sans école chez ma mère, les choses allaient devenir vite compliquées. Puisqu'il habitait au nord de Limoges et non pas au milieu de la pampa comme ma mère, il m'a donc proposé de m'héberger à l'issue de ces vacances, pour que Silhana puisse continuer d'aller à l'école le temps que je trouve un logement. Il y avait une école primaire à 5 minutes de chez lui, les choses allaient donc être un peu plus simples pour elle. Et au final, je ne suis jamais repartie. Nous sommes désormais ensemble depuis pas loin de 5 ans, et bien que les choses se soient étrangement passées, je ne regrette pas ce changement de vie plus que radical.
 
Aujourd'hui, nous sommes au printemps 2022. Je n'ai toujours pas trouvé le stage qu'il me fallait en maintenance informatique, et j'ai de toute façon dépassé le délai, par contre j'ai sorti en tout pas moins de 13 livres, je suis désormais installée en tant que romancière indépendante, et je suis également lectrice-correctrice, à mon compte aussi. Je n'ai pas encore l'autonomie financière totale, mais je dégage une forme d'argent de poche régulièrement. Le bilan n'est pas complètement positif puisque je ne gagne pas encore assez, mais j'ai un pied sur l'étrier et c'est un bon début, je ne fais pas rien de ma vie. Silhana et à présent au collège, en 5ème. Et je suis toujours avec Philippe. Quant à ma mère, elle qui te souhaitait de "crever dans d'atroces souffrances" pour reprendre ses propres termes prononcés à plusieurs reprises devant moi quand j'étais petite, elle qui m'a dit le 31 octobre 2011 que je pouvais m'estimer orpheline de mère également, tandis que je lui demandais un tout petit service de rien du tout et pour lequel je me suis heurtée à un "non" cinglant de sa part (qui n'aurait pas dû me surprendre, en plus), en fait elle n'a pas changé. Pas du tout. Elle a même empiré.
 
Il y a un mois tout rond, le 12 mars 2022, ma grand-mère, sa mère, est décédée. Quand je lui ai dit que je voulais être présente pour son enterrement, il a presque fallu que je me justifie. Et à vrai dire, je me suis vraiment justifiée, disons les choses telles qu'elles ont été. "Elle a été la seule grand-mère que j'ai connue, je ne peux pas ne pas être là !" Comment ai-je pu en arriver à dire ça ? Eh bien, ma mère m'a tout bonnement dit "Je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée, Aurélie." Voilà ce qu'elle a trouvé à me dire quand je lui ai fait la demande de m'emmener dans la Sarthe pour l'enterrement de la seule grand-mère que j'ai connue. Déjà, la dernière fois qu'elle est montée dans la Sarthe voir sa famille, qui est censée être aussi la mienne, je lui avais fait la demande de venir. Pour revoir un peu cette famille que je n'ai pas vue depuis longtemps, et pour revoir cette grand-mère dont je savais qu'elle ne ferait plus long feu. Ma mère ne m'a pas tenue au courant. Elle y est allée sans moi. Je suis passée outre, ma mère étant ce qu'elle est, mais je n'ai pu m'empêcher d'y repenser quand elle m'a annoncé le décès de sa mère, de ma grand-mère, qu'elle m'avait empêchée de revoir une dernière fois de son vivant l'année précédente.
 
Le mercredi 16 mars, elle est venue me chercher chez mon compagnon. Elle ne met plus les pieds chez nous depuis décembre 2021. Comme elle l'a fait avec Manu, elle a réussi à faire en sorte que Philippe, mon compagnon d'aujourd'hui, ne puisse plus la supporter lui non plus. A force de demander de l'aide sans jamais rien lui donner d'autre en retour que des frites, autrement dit être tout aussi radin qu'elle l'a toujours été, il fallait s'attendre à ce que ça finisse ainsi. Et je ne parle pas de petits services qu'il lui a rendu, mais bel et bien de choses qui lui ont fait économiser des dizaines de milliers d'euros. Des travaux dans sa maison, en somme. Des tonnes d'économie qu'elle n'a toujours su remercier qu'en faisant des frites. Parce que Philippe aime les frites. Il n'aurait pas voulu d'argent, il s'en contrefiche de l'argent, mais la radinerie de ma mère a achevé l'énorme gentillesse qu'il a eue pour elle. Déjà au départ, quand il m'a dit, alors qu'il ne la connaissait pas du tout, qu'il était prêt à l'aider avec les travaux de sa maison, "parce que ça m'occuperait", je l'avais prévenu qu'elle ne méritait pas ce genre de gentillesse. Mais il a voulu voir par lui-même pourquoi je lui disais ça.
 
Avec les mois, il a compris pourquoi je lui avais dit ça. Outre la piètre opinion qu'elle a de moi et qu'elle n'a absolument pas cachée ni à lui ni même à sa mère, elle est allée loin, très loin, trop loin dans ses demandes. "Ma fille, j'ai jamais pu en faire quoi que ce soit", voilà comment elle m'a dépeint, tant auprès de Philippe qu'après de sa mère. Voilà ce que ma mère pense de moi, ce qu'elle raconte dans mon dos. Elle n'a aucune fierté quand elle me regarde, elle n'en a jamais eu, et je le sais très bien. Qu'espérer d'une femme qui souhaite au père de sa fille de "crever dans d'atroces souffrances", plusieurs fois, et devant sa fille ? Pas grand-chose. Je le savais déjà gamine, mais je ne pensais pas que ces mots si durs feraient encore écho dans ma tête, avec le ton exact sur lequel elle les prononçait. Tu t'en rappelles peut-être aussi, papa, puisque c'est à toi qu'elle les adressait.
 
Mais revenons à ce que je racontais. Le mercredi 16 mars 2022, elle est donc venue me chercher au portail de chez moi, et m'a emmenée chez elle avant de partir directement en direction de la Sarthe. J'ai tâché d'oublier le fait qu'elle m'a bien fait comprendre que ce n'était pas "une bonne idée" que je sois là, mais ces mots ont continué malgré tout de résonner dans ma tête tout au long du trajet. Ainsi, nous sommes restées dans la Sarthe du mercredi 16 mars au vendredi 18. Et ce que j'ai pu voir et entendre durant ces 48 heures m'a sidérée. Disons-le clairement, je n'ai jamais vu autant de fausseté chez ma mère. A-t-elle toujours été ainsi avec sa propre famille ? Je ne saurais dire. En tout cas, là, ça crevait littéralement les yeux.
 
Par exemple, j'ai bien compris qu'elle avait une piètre opinion de l'aînée de la fratrie, Monique, notamment de par les échos de sa gestion du décès de la grand-mère qu'elle avait reçus de la part de Nicole, une des autres soeurs de la fratrie, celle qui nous accueillait pour dormir durant ces 48 heures justement. Pour autant, elle a fait comme si de rien n'était face à elle. Même à notre arrivée chez elle le vendredi 18, quand elle m'a demandé de lui envoyer un message pour lui confirmer qu'elle était bien rentrée, elle m'a demandé de faire défiler les smileys pour voir s'il y en aurait un avec un petit coeur ou un truc du genre à lui envoyer pour finaliser le message. Comment peux-tu penser à envoyer des petits coeurs à quelqu'un dont tu reproches plein de choses ? Eh bien, ma mère, elle a failli le faire. Elle a renoncé uniquement parce qu'aucun des smileys proposés par son téléphone ne correspondait à ce qu'elle voulait envoyer. Autrement, ma tante Monique aurait reçu un petit coeur, de la part d'une soeur qui n'assume pas ses pensées. Ces 48 heures passées dans la Sarthe m'ont fait prendre conscience, justement, à quel point ma mère peut être hypocrite. Elle me dit en tout confidence de me méfier d'untel, mais arrivée en face, elle fait elle-même la lèche-botte... Je ne comprends pas cette façon de faire. Je savais ma mère spéciale, mais là j'ai ouvert les yeux sur une nouvelle facette d'elle que je ne lui connaissais pas encore : j'ai vu jusqu'à quel point elle peut être fausse. Avec le recul, je trouve que même Martine, une des autres soeurs de la fratrie qui a esquivé plusieurs personnes tant en arrivant à la chambre funéraire le jeudi 17 en début d'après-midi qu'en repartant de chez le grand-père le soir, a été plus droite dans son comportement. En effet, elle au moins, elle a eu le courage de ses opinions, elle a sciemment ignoré plusieurs des personnes qui étaient présentes. Honnêtement, je trouve cette attitude bien plus franche que celle de ma mère. Ma mère a été sans doute celle dont l'attitude a été la plus fausse, de tout ce que j'ai vu durant ces 48 heures dans la Sarthe.
 
Et il n'y a pas eu que ça, si seulement il n'y avait eu que ça... Mais non ! Papa, je suis enceinte de 4 mois, j'entamerai le début du 5ème dans 2-3 petits jours. Et je rencontre encore une fois bien des soucis. Pas de même nature que pour Silhana puisque j'ai la chance d'être toujours debout, alors que pour elle j'étais déjà allitée. Je suis donc montée dans la Sarthe enceinte de 3 mois, avec mes problèmes, notamment un gros fibrome de 10cm sur 12 qui me cause des douleurs et autres inconforts. Veux-tu savoir comment ma mère a considéré tout ça ? Eh bien, la tante Nicole avait préparé les deux lits de la chambre dans laquelle nous devions passer les deux nuits que nous restions dans la Sarthe. Ma mère a tout bonnement refusé d'utiliser les deux lits. La raison ? "On ne va pas te salir tous tes draps juste pour deux nuits". Mais maman, je dors terriblement mal, je passe mes nuits à tourner d'un côté à l'autre, j'ai même de la chance quand j'arrive à aligner 3 heures de sommeil, comment veux-tu que je dorme avec une autre personne dans un lit de 140 ? Même Philippe a pris la décision de faire lit à part pour me donner le maximum de chance de pouvoir dormir, le temps que l'on reçoive notre nouveau lit de 180 ! Comment peux-tu me faire ça, maman ? Réponse de ma mère : "Mais moi aussi je dors mal en ce moment". Comment peux-tu...
 
Et non seulement j'ai passé deux nuits absolument terribles à pouvoir à peine bouger, mais en plus, quand nous sommes arrivées chez elle le vendredi 18, j'ai de suite compris que là non plus je n'aurai pas un lit pour moi toute seule le soir venu (elle m'avait dit avant même de partir qu'au retour, elle ne me ramènerait pas directement chez moi, car ça lui ferait presque 2h de route supplémentaires, ce que je concevais tout à fait en bonne poire que je suis). Le pire étant que chez elle, il y a mon lit, celui que j'avais à Gournay. Mais non, elle n'a pas voulu salir de draps juste pour une nuit, tu vois. J'ai donc passé une troisième nuit infernale avant de rentrer chez moi. Tout en sachant qu'en plus, le weekend suivant il allait y avoir le changement d'heure, faisant perdre une heure de sommeil. Au final, il m'a fallu pratiquement 3 semaines pour rattraper un minimum du retard de sommeil que j'ai accumulé durant ce temps-là. Mais après tout, il ne fallait pas salir de draps supplémentaires... Même Nicole n'a pas compris ce choix. Je le sais très bien car le jeudi 17 au soir, ma cousine Bénédicte et sa fille Noémie, 18 ans le weekend suivant, dormaient aussi sur place. Nicole les a prévenues ce soir-là qu'elle n'auraient qu'un lit pour deux. J'ai été tellement mal quand elle leur a dit qu'elle avait réservé la chambre avec les deux lits pour ma mère et moi parce que j'étais enceinte mais que "elles n'ont pas voulu prendre les deux"... Limite, j'avais envie de dire à Béné de récupérer cette chambre-là, puisque ma mère est trop égoïste pour comprendre que j'ai besoin de place. Mais tout ce qui est sorti ded ma bouche, c'est "Non, c'est juste ma mère qui n'a pas voulu utiliser les deux lits". J'ignore ce que ma mère a pu penser quand j'ai dit ça. Elle n'a pas dû apprécier le fait que je fasse comprendre mon désaccord sur le sujet. Mais honnêtement, non seulement je ne regrette pas de l'avoir dit, mais pire encore, je regrette de ne pas avoir fait clairement constater l'égoïsme de ma mère.
 
Depuis que je suis revenue chez moi, le samedi 19 après-midi, je n'arrive pas à me retirer l'attitude de ma mère de la tête. Je ne lui réponds presque plus au téléphone, d'ailleurs. Tout simplement parce qu'elle ne m'appelle toujours que pour la même chose ! "Aurélie, j'ai un problème, il faut que tu m'aides". Ces mots étaient déjà sortis de sa bouche pratiquement à chaque fois qu'elle m'appelait auparavant (puisqu'elle ne m'appelle toujours que pour ça), depuis que tu es parti en octobre 2011 à vrai dire. Mais aujourd'hui, je ne supporte presque plus de les entendre. Elle s'en contrefiche que je sois occupée, que je n'aie pas le temps, que je travaille (ce qu'elle ne conçoit pas, je suis au RSA alors pour elle, cela signifie que je ne fais rien de mes journées alors que je suis écrivain et lectrice-correctrice) ou, pire, que je sois malade. Eh oui, car quand elle appelle directement Philippe ou Silhana pour m'avoir au téléphone, ils peuvent même lui dire que je suis malade, elle n'en a rien à cirer, il faut que je la rappelle illico. La preuve de ça, je l'ai eue le weekend dernier où justement j'étais bien malade et sans la possibilité de me soigner efficacement puisque je suis enceinte. Seulement voilà, elle n'avait plus sa connexion Internet. Il fallait que je lui règle son problème au plus vite. J'aurais pu être même à l'article de la mort qu'il aurait fallu que je lui règle son problème. L'humain n'a aucune importance, ses problèmes sont prioritaires.
 
Mais rassure-toi, papa, un jour les autres sauront ce qu'elle est réellement. Et peut-être d'ailleurs que moi-même j'en apprendrai de belles sur elle. Elle qui n'a jamais daigné me raconter quoi que ce soit de sa jeunesse, à part qu'elle a travaillé "chez des gens riches" et chez Tatie à vendre des fringues. Je n'ai jamais rien su de sa vie personnelle. Rien. Ma fille, 12 ans et demi, en sait mille fois plus sur moi que je n'en sais sur ma propre mère. Je n'ai même jamais vu la moindre photo de ma mère enceinte de moi. Comme quoi, quand mon père disait que "De toute façon, ta fille, tu l'as jamais aimée", ça devait déjà être vrai avant même ma naissance, puisqu'elle n'a gardé aucun souvenir visuel de m'avoir portée. J'ai regardé maintes et maintes fois les photos de famille quand j'étais petite, toujours en cachette puisque ça m'était interdit (quelle drôle d'idée, qu'en aurais-je donc fait ? Je n'ai jamais su pourquoi cette interdiction), et je n'ai jamais vu de photos de sa grossesse. Juste quelques-unes de moi le jour de ma naissance, 4 ou 5 photos qu'elle m'a donnée il y a environ deux ans de ça. C'est tout.

Jeudi 29 septembre 2016

29/09/2016 09:45 par Pourtoipapa

Il y a 5 ans jour pour jour, le jeudi 29 septembre 2011, je débutais ce jardin secret. Et il ya 5 ans jour pour jour, je t'écrivais que je me demandais "si la Faucheuse t'emportera demain, dans 2 jours, dans 2 semaines, dans 2 mois..." Je ne sais pas ce qui m'a pris d'écrire un truc pareil, et ces derniers jours, je n'ai de cesse de me demander si je n'ai pas quelque part signé ton arrêt de mort en écrivant ça. Parce que 2 jours après, tu nous quittais. Le temps a beau couler sous les ponts, j'ai beau me dire que je commence à me remettre de tout ça, en fait je n'avance pas du tout. 5 années ont passé, et pourtant j'ai l'impression que tout ça, c'était hier encore. Tout est resté dans ma putain de mémoire sélective à la con. Le jeudi 29 septembre 2011, ce dernier jour où j'ai pu entendre ta voix. Ca a duré à peine 30 secondes. Juste le temps nécessaire pour me rendre compte que tu étais déjà parti dans ta tête. Aujourd'hui ça ne va pas du tout... Pourtant, j'avais passé le cap sans trop de difficultés l'an dernier. Mais là, ça fait 5 ans. Nous sommes jeudi, comme il y a 5 ans. Ainsi je me souviens maintenant, tu nous as quittés un samedi... Je croyais naïvement que j'avais passé la phase de l'acceptation. Tu parles, j'ai rien accepté du tout... Au mieux, je ne t'en veux plus. Et encore, je n'en suis même pas certaine en fait. Je me demande toujours pourquoi tu m'as abandonnée... Ainsi que ta petite-fille que tu aimais pourtant tellement...

Mardi 11 février 2014

11/02/2014 15:59 par Pourtoipapa

Bonjour papa.

Ces temps-ci, tu me hantes énormément. Peut-être est-ce parce que je ne t'ai pas écrit depuis longtemps. Je viens de me rendre compte que cela fait depuis juin 2012, effectivement ça fait long, et bien que je pense régulièrement à toi et que je sais que de là où tu es tu vois certainement notre vie, peut-être as-tu besoin que je t'écrive tout de même.

Depuis juin 2012, mon premier contrat en tant qu'assistante maternelle s'est arrêté. Je n'accueille plus le petit Théodore, il a même fallu que je dépose une main courante contre son père, tellement cela s'est mal terminé. Je t'épargne les détails, tu as dû tout voir. Si tu avais été là, je n'ai aucun doute sur le fait que tu serais forcément venu à Conflans lui faire sa fête. Enfin bon, tout cela, c'est du passé. J'ai entamé un second contrat ens septembre 2012, avec un petit Ali de 5 mois. Le contrat rêvé, des parents géniaux. Il a malheureusement fallu mettre fin à ce rêve en mars 2013. Car nous avons déménagé au début du mois de mai. Mon meilleur souvenir avec ce bout de chou restera le cadeau qu'il m'a fait lors du dernier jour d'accueil : il a fait ses premiers pas tout seul. Je devrais prendre de ses nouvelles, ce que je n'ai pas fait depuis notre déménagement... J'ai tout laissé derrière moi, à part les souvenirs, et encore j'aurais préféré ne garder que les meilleurs. Aujourd'hui encore je me dis que si tu étais toujours là, je n'aurais pas été capable de partir. La scolarité de Silhana aurait sûrement été des plus mauvaises. Elle a cessé de vivre quand les problèmes avec le père de Théo ont commencé.

Nous sommes partis vivre à Limoges, loin, très loin de Paris. Depuis, ma princesse revit. Tu dois sûrement le voir, à l'école tout se passe à merveille. Elle est en seconde année de maternelle maintenant, avec une maîtresse que j'apprécie tout particulièrement. Il s'est passé tellement de choses depuis juin 2012 que tout résumer serait très compliqué, j'espère que tu as tout vu, je n'en doute pas. Le passage le plus difficile pour moi a été de partir loin de là où tu as été incinéré. Les images me sont revenues cette nuit encore, j'en ai mal dormi. Si mal que je n'ai pas su me lever ce matin pour emmener Silhana à l'école. L'autre passage difficile a été le 13 août qui s'en est suivi, où je n'ai bien sûr pas reçu de message de ta part. Je n'en ai pas reçu non plus de Fred, c'est bien la première fois. Du coup, je ne lui ai rien envoyé le 20, pour son propre anniversaire. Je n'ai plus aucune nouvelle de sa part depuis bien longtemps, il ne sait peut-être même pas que je suis partie. Ce n'est pas grave, je me suis fait une raison.

Maman par contre, voudrait se rapprocher de nous. Elle sera bientôt à la retraite, elle compte sur moi pour lui trouver une maison dans la région, j'espère lui dénicher un truc qui conviendra à ses attentes. Nous avons appris à bien mieux nous connaître toutes les deux. Je retourne de temps en temps en région Parisienne pour la voir, avec Silhana. Revoir ton fauteuil, vide, me donne toujours autant cette impression de vide. Je t'entends encore siffler aussi bien qu'un oiseau, j'espère ne jamais oublier ce son. Tu serais si fier de ta petite-fille, j'espère que tu l'es, je le pense.

Il y a également eu un troisième moment très difficile à passer pour moi. J'ai enfin concrétisé l'un de mes rêves les plus fous. Devenir auteur. Mon premier roman est paru, en auto-édition, le 10 décembre dernier. J'ai pleuré pendant des heures, en pensant que tu ne l'auras jamais entre tes mains. Si tu avais choisi d'être enterré, je t'en aurais apporté un exemplaire que j'aurais déposé sur ta tombe. Ton choix m'empêche de le faire. Mais c'est ton choix, je ne le discuterai pas. Tout comme je ne discute plus sur les raisons qui t'ont fait partir comme tu l'as fait. J'ai compris beaucoup de choses, maman m'a tout expliqué. Un jour, je ferai un livre de ce que tu as vécu. Un jour, je rétablirai la vérité que tout le monde garde cachée. Ce n'est plus à toi que j'en veux désormais, mais à celui qui t'a fait tant de mal.

Le mal est partout. Je l'ai rencontré en la personne du père de Théo. Tu l'as également rencontré, en une autre personne mais tout aussi mauvaise. Ma carrière d'assistante maternelle pourrait être foutue si je n'étais pas partie en exil. La tienne a pris fin, parce que tu n'as pas fait le même choix. Tu aurais dû partir, nous aurions dû partir.

Aujourd'hui, tu n'es plus là pour voir que j'évolue. J'espère que tu le vois tout de même. Mon second roman est en cours d'écriture. La seconde partie de ma formation d'assistante maternelle débute jeudi, avec le passage de l'EP1 du CAP Petite Enfance à la fin. Je compte aller jusqu'au bout, passer l'EP2 et l'EP3, obtenir ce CAP. Je vais également concrétiser ce que j'aurais dû faire en 2009. Ma formation de technicienne de maintenance informatique. Je reviens à mes anciennes amours. Ca et l'écriture, je suis désormais auteur, et je compte bien continuer.

Je tâcherai de revenir t'écrire plus régulièrement, je m'en veux d'avoir attendu si longtemps pour te dédier à nouveau quelques lignes. Porte-toi bien, là où tu es. Je ne t'oublie pas.

Lundi 11 juin 2012

11/06/2012 21:49 par pourtoipapa

Bonjour papa.

Je me suis pesée il y a 2 jours et tu sais quoi? J'ai perdu mon 13ème kg depuis que tu es parti. Je fais à présent 49kg, soit +4 par rapport au poids que je faisais avant ma grossesse. Ça me fait bizarre de me rendre compte que finalement, plus de 2 ans et demi après sa naissance, j'ai retrouvé ma ligne. Ton décès n'y est pas pour rien. Je suis contente en un sens d'avoir réussi à le débarrasser de tout ce poids qui me pesait vraiment trop car je ne me supportais plus. Mais il aura fallu que ton décès arrive pour que je commence à perdre. J'aurais aimé que ça parte de quelque chose de plus gai.

J'ai eu un entretien il y a pratiquement 2 semaines pour un accueil d'enfant à naître à la fin juillet, pour novembre. Ce serait 5 jours par semaine, 10h par jour. on verra bien ce que ça donnera, en tout cas la maman m'a paru beaucoup plus normale que les parents que j'avais vus le mois dernier. Je devrais avoir ma réponse à la fin du mois, le temps qu'elle rencontre d'autres assistantes maternelles afin de faire son choix. Manu m'a dit que si je ne trouve pas un nouveau contrat pour la fin de l'année, nous pourrions accélérer notre décision de changement de vie et mettre nos projets à exécution avant l'année prochaine du coup.

Je ne sais plus si je t'en avais parlé, mais depuis ton départ il n'y a plus grand chose qui me retient ici. L'incivilité Parisienne, le stress Parisien, tout ça nous insupporte de plus en plus. nous avons donc pour projet de déménager. La semaine passée j'ai passé pas mal de temps à étudier où nous pourrions aller, et notre choix se porte au final sur le centre de la France. Pratiquement à égale distance de Paris et Perpignan, la mer et la montagne. Nous penchons spécifiquement pour Limoges. Une grande ville, avec de beaux quartiers, pas de cités, des gens qui ne souffrent pas du stress et du manque de savoir-vivre, des loyers défiants toute concurrence... Que de points positifs! Mais avant de pouvoir véritablement penser à faire nos cartons, nous avons quelques prérequis à compléter. comme le rendez-vous avec la MDPH de Manu ainsi que leur décision quant à son dossier de travailleur handicapé (son statut de diabétique de type 1 avec insulino-dépendance faisant monter son incapacité de travail à + de 50%, on sait que son dossier va être accepté, mais c'est tellement long tout ça, nous attendons depuis février). Nous attendons aussi l'argent de l'héritage, la partie concernant la vente de l'appartement de Canet. Il y a un acheteur, l'affaire sera conclue d'ici quelques semaines.

En attendant, nous faisons comme si nous allions rester ici, la puce est inscrite à l'école et fera sa visite des lieux avec nous le 19 juin prochain. Le 1er juillet j'irai avec elle voir maman pour la brocante annuelle de Gounay afin que la puce puisse être gâtée par sa mamie maternelle. Le 28 juillet nous irons à la Fête des Loges passer une bonne journée en compagnie de quelques membres de notre alliance sur le jeu Dragons of Atlantis dont je t'avais déjà parlé. Le 5 août nous avons un pique-nique de prévu avec quelques Ivyens, que nous n'avions pas revus depuis janvier 2009 pour la plupart. Le 13 août, mon anniversaire, le premier pour lequel je ne recevrai pas d'appel de ta part. J'espère néanmoins avoir un signe de ta part ce jour-là, pour que je sache que tu es toujours là et que tu veilles sur moi. Le 4 septembre ce sera la rentrée des classes, entrée en maternelle pour "madame Sisi" comme elle aime se surnommer elle-même. mon tout petit bébé va aller à l'école. Et sûrement s'ennuyer pour certaines choses...

Je suis persuadée qu'elle à hérité des facultés de notre famille, les tiennes et les miennes. Elle commence à conjuguer les verbes au passé composé et a l'imparfait, presque toujours sans se tromper, mais elle a du mal avec le futur encore ("demain il pleut", qu'elle dit quand elle voit la météo). Elle différencie les chiffres et les lettres et sait d'ailleurs compter jusqu'à 5. Elle connaît pratiquement par cœur tout son imagier (ses seules difficultés étant qu'un camion et un bus sont des voitures pour elle). Elle connaît toutes les couleurs, mais pas encore les nuances par contre (cyan et marine sont des bleus pour elle, mais elle n'a que 2 ans et demi quan même!). Elle connaît toute l'anatomie humaine (de la tête aux pieds en passant par les détails du visage). Elle connaît beaucoup d'animaux. Ainsi que l'appellation de pratiquement tous les types de vêtements (je crois qu'il n'y a que la salopette qui lui pose problème encore). Elle fait des phrases très complètes et très justes, on la reprend rarement là-dessus, et elle emploie des verbes compliqués à bon escient (comme "récupérer" ou "gargouiller"). Elle sait refaire un vrai puzzle de plus de 40 pièces pratiquement toute seule. Elle a une imagination débordante. Et je pourrais encore faire tout un roman de ses facultés...

Mais à l'inverse, elle n'est toujours pas douée physiquement, se cogne partout et chute bêtement. Elle a tout le temps des bleus partout. Elle mange un peu n'importe comment, bien qu'elle commence à faire attention à ne pas retapisser le parquet à chaque repas comme il y a encore peu de temps. Elle met souvent ses chaussures à l'envers.

Enfin bref, nous vivons tout à fait normalement, comme si aucun changement n'allait survenir. Mais nous gardons en tête cette idée de déménagement, dans l'idéal en maison avec jardin, avec un salon plus grand que celui que nous avons actuellement, et avec une chambre supplémentaire pour que ma fille garde sa propre chambre et que l'enfant que j'accueille ait la sienne (ou les enfants, je ne compte pas en accueillir plus d'un pour l'instant mais je pourrais en accueillir deux au bout d'un temps, quant je serai totalement à l'aise niveau organisation).

De mon côté? Pas grand chose, le travail suit son court. Par contre, cette semaine il y a du changement dans l'air! En effet, à partir de cette semaine je n'aurai plus mon dimanche + une journée n'importe où dans la semaine comme repos. J'aurai tous mes samedis et tous mes dimanches. Enfin de vrais weekends, c'est vraiment ce qui me manquait depuis le début du contrat.

Je viendrai te raconter la suite de cette histoire de changement total de vie. En espérant que nous ne nous planterons pas. Mais tout est bien réfléchi, il n'y a pas de raison!

Jeudi 3 mai 2012

03/05/2012 23:16 par pourtoipapa

 

Bonjour papa.
 
Fiou, il s'en passe des choses en ce moment... Commençons par le début : notre furet, le petit n'Aqua, nous a quittés. Il a fait un AVC, comme toi. En 48h, son corps entier s'est retrouvé paralysé, il ne lui restait plus que le cou qui avait l'air de pouvoir encore tourner au moment où Manu l'a emmené chez le vétérinaire. Il y a appris que ce n'était pas la seule chose qui foudrayait notre furet. Celui-ci se battait depuis des mois, peut-être même depuis des années, avec une tumeur dans le ventre. Il s'est battu vaillament jusqu'au bout, ne s'est jamais plaint, rien... Enfin bon, comme toi, il est bien mieux là où il est à présent, aussi dur ce fusse pour nous. C'est arrivé le 12 avril dernier. Le lundi suivant, le 16, nous sommes allés nous promener au centre commercial près d'ici. J'ai eu l'idée d'aller montrer les animaux à Silhana. Tu te souviens? Tu m'emmenais voir les animaux dans les vitrines des magasins quand j'étais petite, et j'aime bien faire de même avec ma puce. Nous y avons vu des rats notamment. Nous avons tous les trois craqué, et nous avons pris deux ratounes, deux rates huskis, nées le 20 février 2012. Toutes jeunes donc. Une fois à la maison, nous avons tenté de les placer dans la cage du furet, en attendant que j'aille chercher ta volière chez maman. Eh bien il a fallu que j'y aille dès le lendemain! Les demoiselles ont dû passer la nuit dans leur boite de transport que nous avions acheté en même temps que les rates, les barreaux de la cage du furet étant trop espacés, elles passaient à travers comme qui rigole. Pas plus grandes que de petites souris blanches, alors forcément...
 
Le lendemain je suis donc allée chez maman, et me suis trimbalé la cage dans les transports en commun. Très agréable, comme tu t'en doutes. Mais c'était pour les ratounes. A mon retour, Manu m'a demandé de retirer le contenu de la cage à furet pour la déblayer. Et en soulevant la maison en bois qui avait appartenu à Aqua, j'ai découvert une troisième ratoune, pendant que les deux autres tournaient dans leur boite de transport! Manu était retourné au magasin avec Silhana pendant mon trajet chez maman, il n'avait pas le coeur à laisser la troisième rate toute seule, elle était seule depuis que nous avions pris les deux premières car elles n'étaient que trois dans leur vitrine. Nous avons donc désormais trois rates. Nous avons grandement avancé dans leur sociabilisation, elles viennent facilement nous voir, mais les sorties sont encore difficiles, leur confiance en nous n'est pas encore totale. Ca viendra.
 
A part ça, Silhana a eu un accident il y a environ une semaine de ça. Elle était devant le petit bureau que maman lui avait acheté pour ses 2 ans, assise sur le fauteuil en rotin qui allait avec. Et en se relevant, le fauteuil a glissé en arrière, elle s'est fracassé le nez contre le rebord de son bureau... Son nez a marqué tout de suite, j'ai vraiment cru qu'il était cassé! Mais finalement ça a été, elle a juste gardé une belle marque pendant plusieurs jours, aujourd'hui elle n'a plus rien.
 
Jeudi dernier j'ai passé un entretien d'embauche pour septembre, sachant que je suis sous contrat jusqu'à fin août. Eh oui, quand je disais qu'il s'en est passé des choses, ce n'était pas une blague! Un couple de comptables dans une grande banque qui cherchaient à placer leur fille, soucieux de l'aide apportée par la CAF (alors que mon tarif ne dépasse pas du tout le plafond pour pouvoir percevoir cette aide, ils m'ont quand même posé la question, j'ai trouvé cela gonflé). La mère a sursauté en apprenant que j'avais des rates. Et a osé un "Ah parce que vous avez un chat aussi?" en voyant notre chat. Chat méchant, n'est-ce pas, un véritable tigre que nous avons là... Ce ne sont pas les employeurs dont je rêve. Je préfère des gens "simples" comme les parents du petit Théodore que j'accueille. C'estdommage néanmoins, car j'avais un bon feeling avec la petite qui avait 4 mois, elle s'appelait Anaïs. Ce n'est pas grave, j'en verrai d'autre.
 
Nous allons partir lundi soir ou mardi matin pour la Normandie, chez les parents de Manu. Nous allons y rester jusqu'à vendredi, et Silhana va rester chez eux jusqu'au weekend suivant. Je ne peux m'empêcher de penser que c'est lors de nos dernières vacances là-bas que ta santé a vraiment commencé à descendre dans la déchéance... J'ai beaucoup pensé à toi cet après-midi, alors que j'étais dehors avec Silhana et Théodore, avec un soleil radieux et une grosse chaleur. Je t'aurais bien appelé en fait, pour parler de tout et de rien comme nous faisions avant. Je me suis imaginé la conversation que nous aurions eu. J'essaye d'avancer depuis ton départ mais tu vois, je n'y parviens toujours pas. Et pourtant cela fait maintenant 7 mois que tu n'es plus là. Déjà 7 mois.
 

Mardi 27 mars 2012

27/03/2012 14:31 par pourtoipapa

Bonjour papa.

C'est avec beaucoup d'appréhension que je suis allée chez maman vendredi. J'avais rendez-vous chez le notaire pour signer les actes de succession. Avec Fred, Céline et Sylvie. Tous les quatre réunis, 18 ans après la dernière fois (qui était à tes 50 ans). Je ne savais pas comment cela pourrait de passer avec Céline surtout, sachant les horreurs qu'elle racontait sur toi quand elle était plus jeune. Que tu étais juif. Que tu étais mort. Elle t'a enterré avant l'heure, et dès que je croisais son regard, je ne pouvais m'empêcher d'y repenser. Mais j'ai lu de la compassion dans son regard, surtout lorsque, après qu'elle m'ait demandé comment je vis ta perte, je lui ai expliqué à quel point j'étais fusionnelle avec toi.

L'ambiance était à la détente, il faut quand même le dire. Même la notaire nous a confié que ce n'est pas tous les jours que ce genre de réunion de passe bien. Évidemment, nous étions tous d'accord d'entrée de jeu sur tout, ça aide.

Silhana a donc pu rencontrer des tantes qu'elle ne connaissait pas encore. Céline et Sylvie. Elle a même rencontré une cousine qu'elle n'avait encore jamais vu : Aurélie, ma nièce, fille de Sylvie. Elle est passée par là, devant rejoindre sa mère. Au moins 15 ans que je ne l'avais pas vue. Elle a énormément maigri, elle est encore plus maigre que je ne l'étais avant ma grossesse, elle se sépare d'avec le père de sa petite Aliya. Mais la décision vient d'elle par contre. Elle cherche un appartement pour pouvoir se loger avec sa fille. Silhana connaît donc désormais 5 de ses 6 cousins et cousines. Eh oui, il n'y a pas que Aurélie et Mickael (enfants de Sylvie), Samantha et Jessy (enfants de Fred), et Naëlys (fille de la sœur de Manu), il y a aussi Malo, petit frère de Naëlys, né le 20 mars dernier, et que nous sommes allés voir mardi. Il ne reste plus à Silhana qu'à rencontrer Mickael, le petit frère d'Aurélie. Cela se fera peut-être un jour.

Vendredi, après le rendez-vous chez la notaire, je suis passée à la Poste récupérer pratiquement tout ce que j'avais sur mon livret A. Puis à la banque pour déposer cela du mon compte bancaire, ainsi que le chèque qui nous a été remis par la notaire juste avant, et qui comprend ma part de ton compte en banque. En tout, c'est 1971 et 800€ qui ont été déposés. Du coup, hier, nous avons fait des emplettes. Nous avons acheté un nouveau lave-vaisselle, sachant que le nôtre nous avait lâché il y a quelques mois (il était très vieux, 25 ans à peu près). Et également un nouvelle télé. La nôtre était en train d'agoniser, elle a subi l'effet du burning à cause des jeux vidéos. En fait, c'est l'éclairage interne qui a brûlé l'écran. On retrouve ce même type de soucis sur les écrans plasma. Alors on a pris un écran LCD Led. Et un grand. Sachant qu'on va la garder le plus longtemps possible, autant prendre grand, et une bonne marque. Nous nous sommes donc tourné vers Panasonic. L'argent restant sera placé sur un nouveau compte qui sera ouvert sous peu à mon nom, à la banque. Nous devons prendre rendez-vous avec un conseiller à la banque pour cela. Quand ce sera fait, je clôturerai mon livret A à la Poste pour en ouvrir un nouveau à la banque. Ce, afin de simplifier les possibles transferts qui pourraient se faire par la suite entre mes 2 comptes. Parce que retirer de l'argent de mon livret à la Poste pour l'amener en liquide à la banque, je l'ai fait 2 fois pour de grosses sommes, dont vendredi (la fois d'avant c'était pour payer les impôts), et j'étais loin d'être fière!

Sinon, hier matin j'ai fait un immense plaisir à Silhana. Sur le site du Bon Coin, j'ai repéré il y a quelques jours un lot de figurines Petshop avec 3 bâtiments, pour 30€. Quand on sait qu'une figurine coûte entre 4 et 5€, et qu'un bâtiment coûte une vingtaine, le calcul est vite fait quant à l'économie réalisée! Elle était aux anges quand nous sommes allés chercher tout ça hier dans la matinée. Maintenant que j'ai commencé à travailler, je tenais à lui faire un petit cadeau, avec mon argent. Voilà qui est fait, et pour peu cher. Je suis contente pour elle.

Dimanche 18 mars 2012

18/03/2012 00:42 par pourtoipapa

Bonjour papa.

Et voilà, nous avons passé la date du 20 février 2012. Le premier que je n'ai pas pu te souhaiter de vive voix, le premier d'une longue série, le premier jusqu'à la fin de ma vie. Tu te souviens du cadeau que je t'avais offert l'an dernier? Et dont tu ne t'es jamais servi alors qu'il t'aurait été utile? Le chauffe-mug USB. Je pense à le récupérer chez maman lors de l'une de mes prochaines visites. Combien de fois me suis-je fait avoir, laissant mon café refroidir alors que je fais quelque chose sur le PC. Je pense que plutôt que de le laisser prendre la poussière dans un tiroir, je devrais le récupérer.

Je suis désolée de ne pas avoir pu t'écrire depuis le 20 février. Mais j'ai quand même pu prendre le temps de te faire un hommage via Facebook. J'espère que tu as apprécié l'album photos de Silhana et toi. Je tenais à marquer le coup, faire un petit truc.

Ton frère Claude s'est fait enterrer le mercredi 22 février, à Noisy le Grand, près de là où il vivait. J'y ai bien sûr retrouvé les mêmes personnes qu'à tes obsèques, mais uniquement de votre famille à vous, pas de celle de maman qui ne le connaissait pas. Maman était là par contre, bien entendu. Tata Colette semblait moins bouleversée que lors de la cérémonie pour toi. Je pense qu'elle t'appréciait tout particulièrement. J'ignorais que tonton Claude avait fait la guerre d'Algérie. Il a eu l'honneur du drapeau français sur sa tombe, et 9 anciens combattants de cette même guerre étaient présents. Son fils Fabrice m'a dit qu'il aurait été fier. Je suis sûre qu'il l'était. J'espère que vous vous êtes bien retrouvés, Claude et toi. Ça m'a fait bizarre de voir sa photo sur le dépliant sur lequel les textes étaient imprimés. Vous vous ressemblez tellement. Et étrangement, la chanson qui a clôturé la cérémonie, c'était la "Chanson pour l'Auvergnat" de Brassins. Souviens-toi, lors de tes obsèques, je chantais cette chanson intérieurement. Parce que tu l'aimais, et que c'était la seule chanson que tu chantais, qui m'était revenue sur le coup. Une coïncidence que ce soit ce morceau-là qui ait été choisi pour Claude? Je ne pense pas.

À présent, on espère ne plus avoir à revivre ce genre d'événement avant un bail. Mais j'ai peur pour ma tata Colette et mon tonton Fernand, son mari. Ils ont tous les deux passé les 70 ans. Ça m'effraie. J'ai peur que l'un d'eux ne soit le prochain sur la liste. Puisses-tu leur pardonner la fois où ils t'avaient trouvé étendu au sol à la maison, et où ils sont partis sans rien faire pour toi. Je sais que tu leur en voulais énormément, et que c'est pour ça que tu as coupé les ponts avec eux. Je n'ai jamais voulu te dire véritablement ce que je pensais de ça, à présent je pense qu'il est temps de le faire. Mon avis, c'est que tu n'aurais pas dû péter un plomb ce jour-là. Il n'y aurait pas eu cela, tu aurais gardé contact avec eux jusqu'à la fin de ta vie. Je ne dis pas que tu es responsable de leur attitude de ce jour, mais la cause n'aurait pas dû arriver. Et tu en es le seul responsable, de cette cause.

À partir du jour des funérailles de tonton Claude, le dépliant de ses obsèques à pris place auprès de la photo de Silhana et toi qui est encadrée sur ma table de nuit. Une façon de vous réunir. Sûrement comme vous êtes réunis dans l'au-delà à présent.

Je souhaite que la suite de l'année 2012 soit meilleure. Moi qui me disait qu'elle ne pourrait pas être pire que 2011, pour l'instant c'est mal parti. Allez, la roue va bien finir par tourner...

De mon côté, une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que nous avons signé le contrat pour la garde du petit Théodore, entre sa maman et moi. On va pouvoir mettre le travail au black de côté, j'y gagnerai davantage, entre le déblocage de mon inscription sur la liste d'attente pour le second module de ma formation, et pécuniairement parlant j'aurai davantage de sous. La mauvaise nouvelle c'est que les parents de Theo se séparent. Ce qui veut dire qu'il y a des chances pour que les deux quittent la ville. Pour le père, ça m'ennuierait de ne plus le voir mais ça s'arrête là. Pour la mère par contre, si elle s'en va, je perdrai la garde de Theo, à moins qu'elle puisse avoir un logement dans la ville. Vis-à-vis de son boulot, il vaudrait mieux qu'elle reste dans le coin. On verra bien... En attendant, mon contrat avec le petit court jusqu'à la fin août. J'aurai pratiquement assez bossé pour pouvoir renouveler mes droits aux Assedics, ce qui me rendrait bien service si je ne trouve pas un autre petit tout de suite. Je te dirai ce qu'il en sera.

J'ai vu Fred il y a une semaine, je suis allée chez lui, avec Manu et ma puce. Elle a enfin pu faire la connaissance d'un de ses tontons, avec la tante, le cousin et la cousine qui vont avec. Elle a eu un bon feeling avec tout le monde, et vice-versa (ce n'est pas dur de fondre quand on la voit, en même temps). Elle était tellement bien qu'une fois rentrés à la maison, elle nous a fait une crise, elle m'a avoué qu'elle aurait aimé rester là-bas. Elle m'a dit qu'elle voulait un rat aussi (la petite famille de Fred en a une collection, elle a adoré). Tu sais que cela fait bien longtemps que je souhaite en avoir un. J'ai peut-être des chances de faire plier Manu si la miss lui en réclame un aussi. Du coup, maintenant elle ne quitte plus sa peluche Rémi (du dessin-animé Ratatouille). Et elle adore voir ce dessin animé!

Jeudi 16 février 2012

16/02/2012 15:19 par pourtoipapa

Bonjour papa.

Que de choses il s'est passé depuis qu'on a changé d'année. Bienvenue 2012, avec son lot de bonnes nouvelles, mais aussi de mauvaises hélas. J'ai appris hier soir que l'un de tes frères t'a rejoint. Il s'agit de Claude. Comble de l'ironie, c'était sa fête hier. Au moins, son fils Fabrice à pu être près de lui pour lui dire au revoir. Vous êtes comiques tous les deux, Claude et toi... Une énorme ressemblance physique, il faut croire que vous vous ressembliez beaucoup dans votre tête également (comme toi, il refusait les soins, et c'est une péritonite aiguë avec du sang dans les poumons qui l'a emporté), mais en plus il est parti même pas 5 mois après toi. Pressé de te rejoindre peut-être? Amusez-vous bien tous les deux, retrouvez-vous, vous qui vous êtes perdus de vue depuis si longtemps.

Heureusement, cette année n'apporte pas que de mauvaises nouvelles. J'ai réussi à passer le cap de 2012 sans me morfondre à ton sujet. J'étais très bien entourée, du coup le réveillon du nouvel an s'est bien déroulé. Ce fut plus dur à Noël par contre, quelques moment furent difficiles à passer...

Je pense toujours à toi, tous les matins quand je me réveille. Malheureusement c'est le 7 octobre que je revis chaque jour, alors que j'essaye de penser aux moments heureux. Un jour j'arriverai à passer cette étape. Cela doit faire partie du deuil, je suppose. Ma voisine qui habite 2 étages au-dessus, la maman du petit Théodore avec qui Silhana s'entend à merveille et dont je t'avais déjà parlé, elle m'a dit avoir mis 10 ans pour se remettre du décès de son propre père. Ça promet...

En parlant de Theo, je travaille depuis quelques temps, avec lui justement. C'est lui que j'accueille. Je suis contente que ma première expérience se fasse avec un enfant que je connais déjà, et dont je connais également bien les parents. il était temps que je commence à ramener des sous à la maison, financièrement c'est compliqué pour nous. Mais on s'en sortira, on s'en est toujours sortis...

Tu verrais ta petite-fille... Enfin, je dis ça, mais tu la vois je pense! J'espère que tu es fier d'elle, elle a beau avoir sa période insolente (non seulement elle accumule les bêtises, mais en elle répond quand on lui dit "non", et elle se contrefiche des punitions!), elle évolue merveilleusement bien. As-tu remarqué son évolution au niveau du langage? C'est impressionnant. Elle reconnaît désormais plusieurs couleurs (jaune, violet, blanc, noir, rouge, bleu et vert), elle s'intéresse aux chiffres (quand elle compte, ça donne 1-8-6-7! C'est pas encore gagné pour les lui faire dire dans l'ordre, mais elle a compris 5-6-7-8, c'est déjà très bien), elle s'intéresse aux lettres aussi et en cite plusieurs sans pour autant les reconnaître sur papier (mais elle reconnaît son prénom). Et elle commence à bien capter les formes aussi (rond, carré et même triangle). Je crois qu'elle connaît toutes les appellations des parties du visage (cheveux, yeux, nez, joues, bouche, menton, front, et même sourcils) et une partie du corps (bras, mains, doigts, pouces, cou, jambes, cul-cul (mauvaise habitude ça), et pieds). Puis qu'est-ce qu'elle cause, à côté de tout ça... On ne l'arrête plus! Enfin tu dois sûrement t'en rendre compte, je sais que tu veilles sur nous. Elle nous sort de jolies perles des fois, je m'amuse à les prendre en note pour les lui ressortir plus tard. Comme la fois où je lui ai dit "bon appétit" et qu'elle a répondu "toi aussi papa"! Faut croire qu'il y a de quoi me confondre avec son père hein...

J'espère que tu aimes sa coupe de cheveux! J'étais contre la frange au départ, mais vu qu'elle a l'implantation des cheveux de son père et qu'il lui manque donc des cheveux au-dessus de la tête, finalement la frange, ce n'est pas si mal. Ça rend même plutôt très bien! Ça l'a grandie d'un coup... Par contre je laisse pousser à l'arrière, ce qui lui fait un beau carré long avec frange devant. Il faudra égaliser encore une fois derrière pour que ça fasse nickel, mais j'attends qu'on soit proches de la rentrée scolaire. Et dire que c'est dans moins de 7 mois. Ça passe tellement vite! Je n'ai pas vu filer les 5 mois qui sont passés depuis le 7octobre, dernière fois que je t'ai vu de chair et d'os, alors les 7 à venir vont filer comme le vent, c'est certain.

J'espère trouver le temps pour t'écrire à nouveau d'ici peu de temps. Sache que je pense tout le temps à toi, même si je t'écrire rarement en ce moment.

Jeudi 1er décembre 2011

01/12/2011 15:20 par pourtoipapa

Bonjour papa. Aujourd'hui ça fait 2 mois que tu nous as quittés. Je ne sais toujours pas si je dois me dire "déjà?" ou "seulement?". Le temps paraît bien long depuis que tu es parti... La Terre continue de tourner, mais il manque quelque chose. Quelque chose qui s'est arrêté en même temps que toi. Enfin bref, parlons de choses plus "gaies". Silhana avait tort le jour où elle a pointé mon ventre du doigt et en disant "y a un bébé là". Tant mieux. Pas que je n'ai pas envie de bébé 2, mais disons que ce n'est pas le moment. Du côté de bébé 1, la miss apprend la propreté. Et ça vient d'elle-même, elle demande le pot, et elle fait dedans. 2 grosses commissions, dont une hier. La première, c'était le 25 novembre. Sinon, ses cadeaux pour Noël sont pratiquement tous trouvés. Maman lui a pris un Kidiminiz, c'est un petit robot. Elle aura un petit chien fuschia. Sinon, elle aura aussi un tableau de bord de la marque BAO, elle a joué avec ça chez le doc et elle a tellement aimé qu'elle a voulu partir avec. Du coup j'ai pensé de suite à ça. Il faut juste espérer qu'il sera encore disponible quand on passera la commande. Elle aura également un chariot de nettoyage avec un aspirateur, par Manu et moi. Ainsi qu'un DVD de Tchoupi et un petit appareil photo qui va avec. Elle adore Tchoupi, elle a un livre de bain de ça, elle ne peut pas s'en passer. D'ailleurs, au départ elle le prenait systématiquement en allant sur le pot, maintenant elle demande un des livres de sa collection Disney. Certains lisent le journal sur le trône, elle, elle lit Disney. Chacun son truc, hein. J'espère que tu vois son évolution, elle est vraiment rigolote à voir. Elle aura son premier jeu de société par les parents de Manu, ainsi qu'une voiture radio commandée de Hello Kitty (qui reste son idole quoi qu'il arrive, elle fait d'énormes câlins à son doudou depuis quelques jours). Par la sœur de Manu, elle aura un Aquadoodle, un tapis pour dessiner avec un feutre à l'eau. Elle nous a mis tellement de traces de feutres partout, je ne veux plus qu'elle joue avec ça pour l'instant. Tu verrais notre lit à Manu et moi... Remarque, tu le vois peut-être? Je reviendrai t'écrire bientôt. Je ne prends pas le temps de le faire, Manu est arrêté (le temps que son mi-temps thérapeutique se mette en place, pour mieux gérer son état dépressif et son diabète, en espérant que la sécu ne mettra pas 6 mois pour rendre leur décision). je ne peux pas tellement t'écrire quand il est avec moi, je n'ai pas envie qu'il sache. C'est notre petit jardin secret rien qu'à nous.

Samedi 19 novembre 2011

19/11/2011 18:39 par pourtoipapa

Bonjour papa. Que de choses il s'est passé depuis la dernière fois que je t'ai écrit. Manu à été hospitalisé toute la semaine passé car il fallait rééquilibrer son diabète, du coup j'étais toute seule pour m'occuper de Silhana et de l'appartement, je n'ai eu que très peu de temps devant moi. Il est rentré lundi, depuis il est en convalescence à la maison, et reprendra le boulot lundi. Moi, je suis allée chez maman le week-end passé, avec Silhana. À la base, nous devions rester du samedi après-midi au dimanche après-midi. finalement nous sommes rentrées le lundi après-midi. Avec maman, nous avons profité de ce délai pour voir ce que je pourrais récupérer. Et j'ai donc ramené le médaillon de mon baptême, avec la chaînette qui va avec. Ainsi que ma gourmette, j'ai d'ailleurs l'idée d'en faire don à Silhana un peu plus tard, sachant qu'elle est pas gravée à mon nom. J'ai aussi récupéré un exemplaire des dernières photos d'identité que tu avais faites, en avril dernier, pour refaire ta carte d'identité. J'ai aussi scanné et imprimé un agrandissement. Pour l'instant, la photo en taille réelle est dans mon porte-cartes. Peut-être la ferai-je plastifier pour ne pas l'abîmer. Je te redirai ça. Une dernière chose, avant de te laisser... Aujourd'hui, Silhana m'a dit quelque chose d'étrange. J'étais en train de changer sa couche cet après-midi, juste avant de partir pour la salle de jeux, et elle a pointé mon ventre en disant "Y a un bébé là". Etrange...